Le monde ne vit jamais si agréable ramure, le vent n’agita jamais si verts feuillages, comme il s’en offrit à mes yeux ce printemps-là. Aussi, redoutant l’ardente lumière, je ne voulus pas abriter mon refuge sous l’ombre des monts, mais bien sous celle de l’arbre qui est le plus chéri du ciel.
Un laurier m’abrita alors des rigueurs du ciel ; aussi, plusieurs fois, avide de ses beaux rameaux, j’allai souvent pour en chercher par les forêts et par les monts ; mais je ne retrouvai jamais tronc ni feuillage si favorisé de la lumière céleste qu’il ne perdît ses qualités avec le temps.
C’est pourquoi, toujours plus ferme et plus résolu, allant où je m’entendais appeler par le ciel, et guidé par ma douce et brillante lumière, je suis toujours revenu pieusement sous les premiers rameaux, et quand les feuilles sont éparses sur la terre, et quand le soleil fait reverdir les monts.
Forêts, rochers, champs, fleuves et monts, le temps dompte et change tout ce qui est créé. C’est pourquoi je demande pardon à ces branches si, après plusieurs années révolues sous le ciel, je me suis résolu à fuir les rameaux couverts de glu, dès que j’ai commencé à voir la vérité.
La douce lumière me plut tellement tout d’abord, que je traversai avec joie de nombreuses et grandes montagnes pour pouvoir me rapprocher des rameaux aimés. Maintenant, la brièveté de la vie, et le lieu et le temps me montrent un autre sentier pour aller au ciel, et pour cueillir enfin des fruits et non plus seulement des fleurs et des feuilles.
Je cherche un autre amour, d’autres rameaux et une autre lumière, je cherche un autre chemin pour