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SONNET XVIII.

Laure, après sa mort, occupera certainement le siège le plus élevé dans la gloire céleste.

Cette âme gentille qui s’en va, appelée avant le temps à l’autre vie, si elle est récompensée là-haut autant qu’elle doit l’être, occupera la plus béate partie du ciel.

Si elle reste entre la troisième étoile et Mars, la lumière du soleil en sera décolorée, alors que les âmes bienheureuses, pour voir son infinie beauté, se grouperont autour d’elle.

Si elle se pose sous la quatrième étoile, chacune des trois premières sera moins belle, et elle seule aura réputation et renom.

Elle n’habiterait pas au cinquième giron ; mais si elle vole plus haut, je suis bien persuadé qu’avec Jupiter seront vaincues toutes les autres étoiles.


SONNET XIX.

Il n’attend aucun soulagement, ni aucune désillusion de son amour. Il n’espère que dans la mort.

Plus je m’approche du jour suprême qui termine l’humaine misère, plus je vois le temps marcher rapide et léger, et mon espoir en lui devenir trompeur et sans effet.

Je dis à mes pensers : nous n’irons plus beaucoup désormais, parlant d’amour, car il détruit mon corps terrestre comme une froide neige ; ainsi nous aurons la paix.

Car avec lui tombera cette espérance qui nous fait