Pourquoi laissé-je Bélus, source de l’erreur, bien que ce n’ait pas été sa faute ? Et Zoroastre qui fut l’inventeur de l’art de la magie ?
Et celui qui fit une si malheureuse conduite à nos généraux, forcés de repasser l’Euphrate à la sombre lueur des étoiles, cruel accroissement aux douleurs de l’Italie ?
Où est le grand Mithridate, cet éternel ennemi des Romains, qui, toujours errant, fuyait devant eux l’été comme l’hiver ?
J’enserre bien des grandes choses en un petit faisceau. Où est le roi Artus ? Où sont les trois Césars-Augustes, celui d’Afrique, celui d’Espagne, celui de Lorraine ?
Ce dernier était accompagné de ses douze vaillants ; puis s’en venait seul le bon Godefroy, qui fît la sainte entreprise et la juste expédition.
Celui-ci — je m’en indigne et j’en fais de vains reproches — fonda à Jérusalem, de ses propres mains, le royaume mal gardé et si négligé depuis.
Allez dans votre superbe, ô misérables chrétiens, vous exterminant les uns les autres, sans vous soucier que le tombeau du Christ soit aux mains des chiens !
Après celui-là, je ne vis presque plus personne — si je ne me trompe — qui ait acquis une grande renommée, dans la paix ou dans la guerre.
Cependant, de même que dans les cérémonies les meilleurs viennent les derniers, je vis à la fin le Sarrazin qui causa aux nôtres grande vergogne et grand dommage.
Celui de Lure suivait le Sarrazin ; puis venait le duc de Lancastre qui, il y a peu de temps, fut un rude voisin pour le royaume des Français.