Page:Petrarque - Les Rimes de.djvu/322

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je regardai, comme un homme qui pousse volontiers plus loin, si j’en verrais que mes yeux eussent déjà vus ailleurs ;

Et j’en vis deux qui ont quitté depuis peu notre siècle et notre pays ; ils fermaient cette illustre troupe.

C’était le bon roi sicilien, qui visa aux choses élevées et sut voir de loin, en véritable Argus ; et d’un autre côté, mon grand Colonna,

Magnanime, gentil, constant et libéral.

CHAPITRE III.

Dans ce chapitre, le poète place ceux qui se sont rendus célèbres par leurs œuvres littéraires. Il ne fait mention toutefois que des Grecs et des Romains.

Je ne savais pas m’arracher d’un tel spectacle, lorsque j’entendis : « Regarde de l’autre côté, car on s’acquiert bien aussi de la gloire autrement que par les armes. »

Je me tournai à main gauche, et je vis Platon qui, de toute cette troupe, s’est le plus approché du but qu’atteint seul celui à qui cela est concédé par le ciel.

Puis Aristote, plein d’un génie sublime ; Pythagore, qui le premier appela modestement la philosophie d’un nom digne d’elle ;

Socrate et Xénophon ; et cet ardent vieillard à qui les Muses furent tant amies, qu’Argos, Mycènes et Troie s’en sont ressenties.

Il chanta les pérégrinations et les fatigues du fils de Laerte et de la Déesse ; il fut le premier peintre des mémoires antiques.

À ses côtés, s’en allait chantant le Mantouan, qui