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Page:Petrone - Satyricon, trad. de langle, 1923.djvu/123

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beau, avait pris la tête du cortège déjà une longue file de femmes ivres suivait en battant des mains ; déjà la couche nuptiale avait été parée des accessoires d’usage. Alors Quartilla, excitée à l’idée de ces ébats, prit Giton dans ses bras et l’entraîna dans la chambre. Sans aucun doute, le petit coquin ne demandait pas mieux, et, quant à la fillette, c’est sans tristesse et sans crainte qu’elle avait entendu le mot d’hymen. Les voilà donc enfermés ensemble.

Pour nous, nous restons sur le seuil de la chambre, et au premier rang Quartilla qui, à une fente déloyalement aménagée, avait appliqué un œil curieux et contemplait avec un vicieux intérêt leurs jeux enfantins. Elle m’attira doucement par la main pour me faire jouir du même spectacle, et comme, dans cette position, nos visages se touchaient, abandonnant de temps en temps une scène si captivante, elle avançait les lèvres et me bombardait de baisers en quelque sorte volés.

‘ J’en avais tellement assez des désirs de cette femme que je tirais des plans pour m’éclipser. Je fis part de mes intentions à Ascylte qui les approuva, sans réserve : lui aussi brûlait de se débarrasser des importunités de Psyché.

Tout cela eût été facile sans Giton, toujours enfermé dans la chambre : nous tenions, en effet, à l’emmener pour le soustraire aux exubérances de cette bande de putains. Tandis que, fort perplexes, nous y rêvions, voilà Pannychis qui tombe du lit, entraînant par son poids Giton qui ne se fit, du reste, aucun mal. Quant à la fillette,

    Néron s’en para quand il prit pour mari un affranchi nommé Pythagore : « Il en vint, dit Sulpice Sévère, Histoire sacrée, livre II, jusqu’à se marier, comme s’il avait été femme, avec un certain Pythagore : ces noces furent célébrées avec l’appareil d’usage ; on vit l’empereur la tête couverte d’un voile d’épousée ; on vit la dot, le lit nuptial, les flambeaux de l’hymen ; tout ce qu’enfin on ne put voir sans rougir dans les unions légitimes. »