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Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/101

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pourquoi ne les tuez-vous pas noblement !
pourquoi leur infligez-vous de pareilles souffrances ? »
Tout à coup Grbitchitch chuchota à mon oreille :
« Ne dis pas de semblables mots,
On n’ose pas dire la vérité ici ;
Pour ton bonheur ils ne t’ont pas compris. »
Écoutez ce que je vous dis aujourd’hui :
Par leurs prisons j’ai pu voir,
Qu’ils font des péchés devant Dieu,
Et que leur royaume périra,
Il tombera dans des mains meilleures.


VOUK MITCHOUNOVITCH


Puisque tu sais prophétiser ainsi,
Ont-ils peur de quelqu’un en ce monde ?


VOÏVODE DRACHKO


L’homme sans une crainte n’existe pas,
Quand ce ne serait que la peur de son ombre.
Ils n’avaient d’autres peurs
Que celle des sbires[1] et des espions ;
Tout Venise tremble devant eux.

  1. Sbire, mot italien désignant un homme chargé par ses supérieurs d’arrêter des coupables.