Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/121

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qui te regarde a les yeux éblouis.
De tout temps les héros te fêteront !
Tu ne laissas pas notre couronne lâchement,
quand tu mis ton pied sous la gorge du Padichah[1],
quand tu entras dans le plat du Din[2].
Je te vois sur ton Jdral[3] blanc,
chassant les Turcs devant leurs tentes.
Qu’adviendra-t-il, qui arrangera cela ?
Serbe et Turc ne peuvent nulle part s’accorder,
la mer deviendrait plutôt sucrée.


SVAT TURC


Tiens, Ali, fils de fille,
les jeunes kotarké[4] se sauvent ;
C’est une honte pour un faucon gris
de chasser longtemps la volée de perdrix,
et de ne pas avoir de viande pour lui.
Frappe, Talé[5], avec ta drénovatcha[5]
sous laquelle les côtes craquent comme des noix.
Que la moitié de vos têtes tombent,

  1. Padichah, sultan turc que Miloch tua à Kossovo.
  2. Pénétrer au milieu de l’armée turque pour tuer le sultan.
  3. Jdral, cygne, nom du cheval blanc de Miloch.
  4. Kotari, pays en Dalmatie. Kotarké, les femmes serbes de Kotari.
  5. a et b Talé, héros turc : ses uniques armes étaient un gros bâton en cornouiller (dren) avec mille clous, appelé « drénovatcha ».