Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/122

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mais ne laissez pas Kossa aux Serbes :
ce n’est pas un fruit pour les infidèles !


SVAT MONTÉNÉGRIN


Sauve-toi, Komnène[1], guerrier fou,
puisque tu as attrapé une si jolie biche ;
tu as assez reposé tes ailes,
Tes Kotari ne sont pas loin,
ta religion est aimée par Haïkouna[2],
elle attend avec impatience de devenir chrétienne.
Crie un peu, vieux Novak[3],
du haut de ta klissoura[4], comme tu sais le faire,
car les oreilles du Din se sont encrassées ;
réveille ses puces dans sa fourrure.
N’en laisse pas, Baïo[5], un seul vivant :
que les svats ne réveillent plus les montagnes
sans ta permission ou celle de Limo[5].


(Moustaï-kadi va au-devant d’eux et supplie la jeunesse de ne plus chanter ainsi pour ne froisser personne, mais que l’on chante des chants de noce, ci lui-même commence.)
  1. Gouverneur de Kotari.
  2. Une fille musulmane que Komnène a ravie.
  3. Vieux Novak, ou Starina-Novak, un héros serbe chanté dans nos épopées.
  4. Klissoura veut dire passage, gorge dans les montagnes. C’est l’endroit où vivait Novak.
  5. a et b Héros serbe.