Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/126

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La noce part. Un peu après, un groupe de pleureuses se montre à l’horizon ; la sœur de Batritch est en avant, elle pleure :


LA SŒUR DE BATRITCH


Où t’es-tu envolé,
                mon faucon !
loin de tes beaux camarades ?
                frère nourricier !
Ne connaissais-tu pas les Turcs infidèles ?
                que Dieu les maudisse !
Ne savais-tu pas qu’ils te tromperaient ?
                ma jolie tête !
Mon monde perdu,
                Soleil frère !
Mes blessures non guéries,
                blessures amères !
Mes yeux arrachés,
                ma lumière !
À qui laisses-tu tes frères,
                gloire des frères !
et le vieux grand-père Péro,
                malheur à lui !