Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/168

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avec le faucon Borilovitch-vouk,
commençâmes la bataille hier soir avec les Turcs.
Celui qui entendit accourut à notre secours,
une petite armée fut réunie.
Mais pourquoi allonger le récit ?
Autant qu’est large la plaine de Cettigné
pas un œil ni un témoin turc ne se sauva,
même pour dire comment cela arriva,
sans que nous les mettions sous nos sabres
tous ceux qui ne voulurent pas être baptisés.
Celui qui salua la fête de Noël,
se baptisa de la croix chrétienne,
nous le prîmes pour notre frère.
Nous incendiâmes les maisons turques,
que notre terre ne garde ni habitation ni trace
de l’infidèle, domestique du diable.
De Cettigné nous allâmes à Tcheklitché[1],
les Turcs de Tcheklitché se sauvèrent,
nous en égorgeâmes très peu,
mais nous incendiâmes leurs maisons ;
de téké et de la mosquée turque
nous fîmes un tas maudit,
qu’il reste pour le serment au peuple.

  1. Nom d’un village.