Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/175

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(L’envoyé salue encore, baise la main de l’évêque, lui donne une lettre et s’en va. L’évêque Danilo appelle un diacre pour lire la lettre, afin que l’igoumane Stéfan sache.)


DIACRE
(Prend la lettre et lit.)


« Prince Nicolas et tous les Douplïan
« saluons notre évêque !
« Nous t’écrivons ce qu’il y a eu chez nous :
« Quand nous apprîmes ce qu’il y eut à Cettigné,
« nous attaquâmes nos Turcs ;
« jour et nuit la lutte dura ;
« Tzrmnitza était pleine de Turcs,
« dessetchara[1], aga[2] et iziélitza[3].
« Nous eûmes peu de secours ;
« Nous avons eu beaucoup de pertes,
« la moitié d’entre nous resta sur le champ de bataille ;
« le cimetière est trop étroit autour de l’église ;
« nous enterrons six à la fois !
« Nous tuâmes tous les Turcs de Tzrmnitza,
« le fort Bessatz est égalisé avec la terre,
« il n’y a plus maintenant dans notre région

  1. Ceux qui percevaient la dîme.
  2. Seigneur turc.
  3. Ceux qui venaient piller, manger par force dans les maisons serbes.