Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/53

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pourquoi une taie sur la prunelle du soleil ?
Religion vraie, pauvre et malheureuse !
Effrayante nation[1] jusqu’à quand dormiras-tu ?
Un seul, c’est comme s’il n’y avait personne,
à moins qu’il y ait plus de souffrances.
La force diabolique nous entoure de partout ;
s’il y avait au moins un frère quelque part dans le monde
pour nous plaindre comme s’il pouvait nous aider !
Les ténèbres règnent au-dessus de moi,
la lune remplace mon soleil.
Oh ! quelles sont mes pensées et où suis-je plongé ?
Jeune blé[2], forme tes épis,
Ta moisson arrive avant l’époque.
Je vois un grand nombre de sacrifices
devant l’autel de l’église et du peuple,
j’entends des pleurs qui secouent les montagnes.
Il faut servir l’honneur et la renommée ;
que la lutte soit incessante !
qu’il soit ce qui ne peut pas être ! —
que l’enfer engloutisse et que le satan fauche !
sur les tombes pousseront des fleurs,
pour nos générations futures !

  1. La nation serbe.
  2. La jeunesse serbe.