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Arrangeons-nous entre nous
pour faire la paix entre les familles :
Vélestovtzé et les Turcs de Tchéklitché,
puis Baïitzé et les frères Alitch,
pour les calmer et qu’ils fassent la paix.
Nous donnerons notre parole de la respecter
pendant quelque temps.
J’irai le premier devant les berceaux[1].
Je donnerai le prix de la tête coupée[2],
seulement faisons la paix, cassons le dinar[3]
et suspendons nos fusils meurtriers au mur !


KNEZ ROGAN


Effendi[4], tu ne devines pas,
pourquoi nous sommes réunis ici,
et tu commences par la plus petite question.
Tu es intelligent et instruit, dit-on ;
tu as étudié à Constantinople

  1. Pour devenir koum ou amis (après cette paix du sang), on fait généralement quelques baptêmes entre les familles en guerre ; car le baptême, chez les Serbes, est un lien bien plus fort que la parenté.
  2. En même temps que cette cérémonie du baptême, qui est très poignante, on fixe le prix de la tête tombée et qui est cause de la brouille.
  3. On finit la cérémonie en cassant un dinar, monnaie serbe valant un franc.
  4. Monsieur en turc.