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Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/8

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inquiétants se manifestèrent et, en octobre 1851, Radivoé Pétrovitch mourut. Il avait fait bâtir au sommet du Lovtchen une petite chapelle qui devait lui servir de sépulture, mais son désir ne se réalisa qu’en 1855 quand, de Cettigné, on transporta son corps dans la haute tombe où il avait souhaité de reposer. Elle dominait, de ce lieu élevé, tout le Monténégro dont l’évêque poète avait si noblement chanté, dans son Gorski Viyénatz, l’âme vaillante et guerrière, éprise de gloire et de liberté.

C’est aux luttes soutenues par le Monténégro pour la conquête de son indépendance que Pierre II Pétrovitch-Niégoch a emprunté le sujet de son poème. Cette indépendance, d’ailleurs, n’avait jamais été abolie complètement, même lorsque au commencement du seizième siècle le joug turc s’était appesanti sur le pays. La situation des Monténégrins était différente de celle des autres régions serbes. Réfugiés en leurs montagnes infranchissables, les Monténégrins y vivaient sans trop de soucis du Sultan, guerroyant entre eux et avec des tribus voisines ; mais, après la défaite des Turcs sous les murs de Vienne en 1683, les Monténégrins, aidés par les Vénitiens, maîtres des Bouches de Cattaro, se soulevèrent contre la domination musulmane. Ce mouvement belliqueux se continua après le départ des Vénitiens ;