Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/9

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l’évêque Danilo, le premier évêque de la maison Pétrovitch-Niégoch, fut un des héros de cette lutte, dont son descendant Pierre II Pétrovitch-Niégoch devait célébrer dans son Gorski Viyénatz les épisodes héroïques.

Le sujet même du Gorski Viyénatz en explique la popularité nationale, mais le talent du poète en a fait également un véritable chef-d’œuvre de la littérature serbe. Ce talent, Pierre II Pétrovitch-Niégoch le dut moins à l’étude qu’à un sentiment profond qui lui fit traduire dans ses vers les aspirations traditionnelles de son peuple. Il en peint éloquemment et brillamment la vie et les mœurs, les opinions religieuses et sociales. Son poème est l’histoire de la souffrance séculaire et de la conservation du nom serbe.

Par sa forme l’œuvre échappe à toute classification. Elle est à la fois épique, lyrique et dramatique. Le poème vaut par sa forte inspiration, par la plasticité des images et des descriptions, par la vérité de l’accent, par la libre ampleur de la composition. Il est populaire au plus beau sens du mot. Tout le peuple serbe le connaît par cœur. Dans les écoles, à la maison, chaque Serbe en récite des passages comme d’une prière, parce qu’il justifie son titre. Gorski Viyénatz ne veut-il pas dire la Gloire monténégrine ou les Lauriers de la montagne ? et, de ce laurier héroïque, chacun conserve en sa mémoire une feuille sacrée.