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LES
PEINTRES CHINOIS

Quels que soient les aspects sous lesquels elle s’exprime, la pensée humaine garde, dans toutes ses manifestations, quelque chose de constant qui la rend identique à elle-même. Les différences ne sont que des accidents ; mais sous les vêtements divers, imposés par des périodes historiques ou des civilisations différentes, le cœur, comme l’esprit de l’homme, ont été travaillés des mêmes désirs. L’art participe de cette unité de nature. Il a quelque chose d émouvant et de profond, précisément parce qu’il mêle le sentiment et l’intelligence dans les manifestations par lesquelles tous deux s’éternisent. Il est, parmi les œuvres humaines, la plus vivante, celle qui est douée d’une éternelle jeunesse parce qu’elle éveille dans l’âme des émotions que, ni le temps ni la culture, n’ont profondément transformées. Dès lors, ce que l’on doit rechercher avant tout lorsqu’on aborde l’étude d’un art, en apparence singulier, c’est précisément l’ensemble complexe d’idées et de sentiments sur lesquels il est construit. Telle est la tâche qui s’offre à nous et, puisque le problème que nous abordons ici est l’étude générale de la peinture chinoise, nous devons