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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/159

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gatienne

— Mon Dieu, dit-elle d’un ton apitoyé, il ne faut pas vous contraindre. Après tout, je puis vous remplacer. Si vous êtes malade, il est bien naturel que vous restiez chez vous : nous ferons, mon frère et moi, les honneurs du logis…

— Non, non, dit résolument Gatienne, Fabrice s’inquiéterait.

Clotilde mordillait ses ongles, dépitée maintenant, et l’œil attaché sur Gatienne, dont le visage se rosait sous l’effort des pensées.

La jeune fille se leva maussade et quitta l’appartement.

Elle revint tout à coup, et passa la tête dans l’entre-bâillement de la porte :

— Dites donc, fit-elle la voix troublée, quelle robe mettrez-vous demain ?

Elle ajouta très vite, soulignant l’intention :

— Moi, vous comprenez, il est indispensable que je sois vêtue de blanc avec des roses. Mais vous !…

Il y eut un silence. La jeune femme pressentait les regards de Robert s’égarant sur elle.

Elle ramena son peignoir sur sa poitrine nue d’un geste effrayé et répondit sourdement :

— Une robe noire.