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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/158

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gatienne

Gatienne se coucha nonchalante et toucha son front.

— Je crains bien d’avoir la migraine.

Clolilde sauta.

— Ah ! non, par exemple, vous ne ferez pas cela. Vous fâcheriez mon frère à la fin ! Il se désole de vos refus à recevoir son associé ? Croyez-vous qu’il ne comprenne pas que votre prétendue souffrance pour écarter Robert n’est que de la rancune ? Et vous avez tort : cette entreprise s’annonce très bien. Vous verrez que ce jeune homme aura été notre bon génie. Il a l’air si charmant, si loyal ! Fabrice l’aime pour tout de bon. Ne le contrariez pas.

Il semblait à Gatienne que son cœur cessait de battre. Quoi ! déjà Fabrice avait deviné sa haine ?

Elle rouvrit les yeux, et, souriant à la jeune fille :

— Vous avez raison ; je m’efforcerai d’être bien portante demain.

Mais Clotilde la regardait, suivant une pensée nouvelle : était-ce prudent de montrer Gatienne à Robert avant d’être sûre de lui ? Elle se souvenait d’un prétendant qu’elle ne revit plus après une soirée où Gatienne, très belle, avait chanté.