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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/21

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gatienne

rance, aucune dépression qui fût le signe héréditaire du développement ou de l’absence d’une faculté.

— Ni vice ni vertu, disait sagement mademoiselle Prieur ; j’aime mieux ça. Pas de mauvaises herbes à extirper ; un bon terrain fertile.

En effet, l’enfant, d’une intelligence vive, devait se façonner, sans effort, sur le moule où la destinée l’enfermerait.

Cependant la vieille fille s’effarouchait parfois, surprise dans le silence de ses habitudes par l’envahissement de cette petite vie bruyante, tapageuse, étourdissante, qui s’épanouissait autour d’elle.

— J’avais bien besoin de cela pour me tourmenter ! criait-elle du haut de sa tête, à faire croire qu’elle se repentait, quand son cœur n’avait pas assez d’élans pour fêter les joies de cette maternité idéale.

Gatienne grandit et se forma sous l’influence d’un principe d’éducation qui se résumait ainsi :

— Veux-tu marcher droit !

Qu’il s’agît d’effacer ses épaules, de redresser sa taille, d’avancer le pied dans l’alignement du