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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/22

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gatienne

corps, ou de faire une action honnête et digne, sans mensonge et sans finasserie, la recommandation restait la même :

— Veux-tu marcher droit !

Et, droite comme un cierge, poussa la petite fille, tandis que son jugement se dressa avec une logique inflexible, étrangère, il faut bien le dire, à tous les préjugés mondains et sociaux.

— Grand’mère, on m’a dit qu’une petite fille bien élevée ne devait pas boire aux fontaines Wallace.

— Qui t’a dit cela ?

— Sœur Camille.

— Sœur Camille est une bête ; avais-tu soif ?

— Oui, grand’mère.

— En buvant, as-tu empêché quelqu’un de boire ?

— Non, grand’mère.

— Tu avais soif, tu as bu, tu as bien fait.

— Grand’mère, j’ai été punie pour avoir donné une gifle à Colette.

— Comment, petit monstre, tu bats tes compagnes !

— Mais, grand’mère, elle m’a fait mettre en