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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/30

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gatienne

Les relations secrètes étaient nouées.

Le professeur de chant, encore une vieille fille, quant au nom, celle-là, triste épave des cafés-concerts parisiens, logeait quai des Tournelles.

On descendit les quais.

— Viens donc par là, faisait mademoiselle Prieur tirant la fillette vers le parapet.

Gatienne profita d’un croisement d’omnibus qui rayait l’entrée du pont Saint-Michel pour obliquer vers le coin de la place, où le café de l’Avenir étalait sur le trottoir toute une floraison de petites tables grimpées sur leurs pieds jaunes et dont le disque blanc reluisait au soleil printanier.

Comme elle en approchait, Robert, debout à l’entrée du café, rentra précipitamment.

Alban, qui l’avait guetté de l’intérieur, lui dit :

— Tu ne salues pas ces dames ?

— Et tu les éviteras comme moi, répondit Robert : nous sommes congédiés.

Un geste nerveux d’Alban lui fit froncer le sourcil. Il reprit :

— J’espère que tu ne vas pas te casser la tête contre les murs ; cela n’en vaut pas la peine… Voici… On marie Gatienne !