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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/29

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gatienne

— Jamais ! s’écria mademoiselle Prieur enchantée du prétexte que Gatienne lui offrait.

Alors elle feignit une rancune violente, jurant très haut que jamais ce révolutionnaire ne remettrait les pieds chez elle.

La jeune fille allait avouer la lettre de Robert : elle se tut et résolut de s’entendre secrètement avec lui pour fléchir cette rigueur inattendue.

— Je vais lui parler, songeait Gatienne en ajustant son chapeau.

Tous les jours, à midi, elle allait prendre une leçon de chant, et sortait seule, à l’américaine. Robert le savait.

Mais mademoiselle Prieur nouait à ce moment les rubans de sa coiffure d’un air grave.

— Où allez-vous, grand’mère ?

— Je t’accompagne.

En ramassant sa musique, Gatienne trouva le moyen de crayonner sur un billet : « Ne venez pas, grand’mère est furieuse ; je m’arrangerai pour vous voir. »

Elle passa devant, dégringola les marches de pierre ; et, lorsque « grand’mère » la rejoignit en bas, le billet avait passé sous la porte de Robert.