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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/33

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gatienne

cente supercherie de vous demander à votre grand’mère, comme pour une partie de plaisir qu’elle donnerait à ses élèves, à son pavillon de Ville-d’Avray. Et, pendant tout un jour, je vous verrais, Gatienne, comme autrefois, courir devant moi dans l’herbe, moissonner les fleurs et m’en charger les bras, avec votre doux rire d’enfant que maintenant je n’entends plus… »


Gatienne répondit :


« Mon cher Robert,

» Sans la tendresse et la reconnaissance que j’ai pour grand’mère, je crois que je la détesterais, puisqu’elle vous fait souffrir. Comprenez-vous cette obstination ? Je vous assure qu’elle est bonne, très bonne. Sa sensibilité est aussi ridicule que la mienne : elle pleure pour une égratignure que je me fais ou une indisposition de Follette. Mais, si je parle de vous, elle se redresse, me regarde avec des yeux terribles, marmotte quelque imprécation : c’est effrayant. Il y a des jours où elle se rend malade de colère. Je ne sais si cela tient, comme vous le dites, à une manie de vieille