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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/80

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gatienne

— Eh bien, je vais l’épouser, moi !

Robert s’était dressé net, fulgurant, terrible. Il avança son visage vers son frère, le dévorant des yeux.

— Toi ! toi, Gatienne !… Avise-toi d’y toucher !…

Sa main eut un geste fou.

Alban se rejetait en arrière, épouvanté. Puis une révolte soudaine le secoua. Sa pâleur de fille disparut ; le sang battait ses joues.

— Ah ! mais en voilà assez, Robert, dit-il en se levant ; toutes les patiences s’épuisent. Un dernier mot : veux-tu, oui ou non, épouser Gatienne ?

Robert hurla :

— Non !… Ni toi ni moi, personne !…

Alban se dirigea silencieux vers la porte.

— Où vas-tu ?

— Demander sa main.

Robert s’élança sur son frère, saisit son bras et le ramena violemment en face de lui. Leurs regards se touchèrent comme deux épées. Puis, d’une voix rauque où la douleur éclatait :

— Écoute, Alban, tu sais si je t’aime ? Eh bien,