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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/86

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gatienne

levé à temps régulier avec le vol du fil au bout de l’ongle.

Se tournant à demi :

— Et moi, vous dois-je quelque réparation ?

— Vous devez à votre dignité d’accepter mon nom.

— Vous croyez ?

— Je m’étonne, Gatienne, que votre pudeur ne vous en avertisse pas.

Une faible rougeur courut sur la joue de Gatienne, et sa main qui se levait trembla.

La colère venait à Robert ; il ajouta brutalement :

— Tu es à moi enfin ; tu m’appartiens.

— Comme l’objet volé appartient au voleur, jusqu’à ce qu’on le lui reprenne. Je me suis reprise, Robert.

Alors il devint grossier :

— As-tu repris aussi ton honneur qui est resté dans mes bras ? Tu oublies trop, ma fille, que tu as perdu le droit de te poser en vertu.

Gatienne s’était retournée d’un bond, menaçante :

— Je ne l’ai pas oublié : c’est pourquoi je vous hais et vous méprise.