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Page:Peyrebrune - Gatienne.djvu/87

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gatienne

Il se leva, fou, bégayant.

— Tais-toi, Gatienne, tois-toi !… Tiens, ne m’affole pas. Je t’aime à faire un crime. Tu n’as donc rien dans le cœur ?… Et moi, misérable, j’ai soif de toi, de ta beauté. Je t’aime, je te veux, tout mon être délire de cette passion de toi ! Oh ! ne me repousse plus !…

— Ne m’approchez pas, ou j’appelle.

— Écoute-moi, mais écoute-moi donc !… Tu ne comprends pas que tu brises ta vie comme la mienne ? Car je ne te lâcherai pas ; j’ai mis ma griffe sur toi, je t’ai marquée à mon nom… tu m’appartiens. Toute la vie, je serai à tes côtés, dans ton ombre. Tu n’aimeras pas un autre homme, tu n’auras pas d’enfants… Je rendrai ton déshonneur public. Le monde te repoussera. Tu vivras et mourras flétrie… Rien, entends-tu ? ne peut te sauver que mon amour. Ô Gatienne, aime-moi, sois ma femme !…

— Me relever d’une faute par une lâcheté ? Jamais. C’est alors que je serais déshonorée, répondit gravement la jeune fille, dont le front se levait dans une fierté sauvage. C’est alors que je serais avilie devant ma conscience. Notre union