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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/115

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cou, lorsque le collier m’échappa, dans un brusque tressaillement. Je venais d’apercevoir, en un cadre, debout sur la console, une photographie de Paul Ruper.

Comme je tournais le dos à Louise, je ne songeai pas, dans mon trouble, que la glace pouvait me trahir, et je m’efforçai de retrouver assez de calme pour profiter de cette découverte. Dans cette préoccupation, je ramassai le collier et je l’attachai, sans en avoir conscience.

— Il te va bien, me dit-elle tout à coup.

Sa voix me fit tressaillir. Elle ajouta :

— Garde-le donc !

— Merci, lui dis-je.

En essayant de dégrafer le collier, mes doigts tremblaient.

— Pourquoi ? tu me le rendras quand il ne te plaira plus.

— Je ne porte jamais de bijoux.

— Étrange femme ! Tu n’es pas faite comme les autres, toi !

Il me parut qu’elle raillait ; j’en repris courage.

Feignant d’apercevoir, alors seulement, le portrait, je m’exclamai, d’une voix tranquille, mais qui sonnait faux :

— Tiens, ton frère !

Elle ne répondit rien, et je continuai sur le même ton, en prenant la photographie :

— Il y a longtemps que c’est fait ?

— Quelques années… dit-elle alors négligemment.

Je retournai vivement le cadre, et je lus : Tourtin, Paris.

Il était donc revenu ! Oh maintenant je voulais savoir.

Et résolument :