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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/145

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ils joué cette comédie d’union projetée que pour me faire accepter, sans méfiance, la présence de Paul, ses soins, espérant peut-être que l’habitude, les contacts fréquents, l’obsession de ces désirs sans cesse clamés, finiraient par étourdir ma raison, dominer toutes mes résistances et me livrer, enfin vaincue, aux abandons de l’amour libre ?

Je ne veux cependant les soupçonner, l’un ni l’autre ; ce me serait affreux ! Je préfère être trompée que de croire le mal.

Comment tout cela finira-t-il ?…

Mais, vous le voyez, mon ami, je ne suis pas libre !

M’auriez-vous crue, si je vous l’avais dit, sans preuves ? J’en doute. Et c’est mon excuse à vous envoyer ce volume.

Maintenant, j’ai peur. Resterez-vous mon ami ?

Votre amitié me serait douce, et je la désire, car je ne pense à toute envolée qu’avec vous.

Quand même ! Et toujours, votre dévouée,

Sylvère.




— Votre volume, comme vous l’appelez, a un peu voyagé avant de venir me retrouver dans ma forêt de Marly.

C’est une réponse, et j’admire votre loyauté. Mais, je ne vous demandais rien puisque, hélas ! vous m’aviez déjà fait entendre tout ce qui devrait ne pas être pour que je sois heureux. Cependant, je ne pouvais plus garder mon secret. II fallait que je vous le dise : je ne suis pas d’Arvers…

Maintenant, je vous l’ai dit, et vous ne m’en avez pas voulu. J’aurai la force de ne plus en parler et de n’être que votre ami. J’ose espérer que cette amitié en sera