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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/146

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plus solide, car il y a des clous d’or dans le domaine des esprits comme dans l’autre.

Je travaille et je vais beaucoup travailler en pensant à vous.

Adieu, Sylvère, je vous aime bien, du plus profond de mon cœur.

José de Meyrac.




… Et monsieur Turmal, le directeur du journal Le Vieux-Monde, rendit à Mme du Parclet, le roman qu’il lui avait demandé et qu’elle avait écrit pour lui, en accompagnant son refus de ces mots étranges :

— Chère madame, il nous est impossible de publier votre roman : Roses d’Adieu, malgré tout le talent que… mais, voyez-vous, la donnée est invraisemblable.

— Invraisemblable ? s’écria Sylvère stupéfaite, je ne comprends pas.

— Parfaitement, voilà une femme, votre héroïne, qui résiste à l’homme qu’elle aime jusque vers la moitié du volume ; elle aurait dû céder beaucoup plus tôt…

— Mais alors ce ne serait plus le même caractère de femme que j’aurais étudié, et mon étude ne tiendrait plus debout…

— Ensuite, continua M. Turmal, devenu très rouge, car, fort obstiné lui-même, il n’aimait pas que l’on s’obstinât, vous avez placé là un inspecteur d’assurances d’un poétique !…

— Eh bien ?

— Eh bien, c’est invraisemblable. Un monsieur qui est employé dans une compagnie d’assurances ne peut être si poétiquement amoureux que vous le faites…

— Mais, balbutia Sylvère abasourdie, je ne pensais