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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/232

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Nous sommes si incohérentes, pauvres femmes, c’est à pleurer sur soi si l’on s’écoutait penser…

Certes, je travaille, et beaucoup. J’aurai bientôt fini mon roman pour le journal de Meyrac ; ce sera mon budget pour ma rentrée à Paris. Mais après ?… Encore tourner la roue, encore moudre cette mauvaise farine qui donne un pain si amer ! Ah ! si tu savais comme j’envie les pauvres ouvrières qui tirent l’aiguille, du matin au soir, en ne songeant rien !

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A Paul.

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Je ne sais pas si je vous répondrai demain ; j’ai envie de bavarder et cela me met en défiance. Si vous ne recevez, par le prochain courrier, qu’un petit mot bien court, c’est que je vous en aurais beaucoup trop dit pour oser vous le laisser lire. Bonsoir, à demain. Toujours votre.

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Je vous ai i annoncé hier une grande lettre, et voici que je n’ai plus envie d’écrire. J’ai tant pensé et phrasé dans ma pensée, les longues pages que je voulais vous répondre !… Il me semble qu’elles sont parties, que vous les avez lues, et, déjà même, j’en attends la réponse. Si vous pouviez lire en moi !

Le sais-je, moi, comment je vous aime ? Est-il donc tant de façons d’aimer ?

Savez-vous que vous m’adressez une embarrassante question ? Vous me dites : « Si j’étais, physiquement, autrement que je ne suis, m’aimeriez-vous ? » Ma foi,