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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/250

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comme celle-là, si remplie, une odeur de phénol empoisonnait l’air ; et les faces tristes des malades qui erraient, endeuillaient, comme un cimetière, la cour verdoyante, çà et là fleurie, à travers laquelle des oiselets tournoyaient et passaient en jetant des cris.

Me du Parclet gravit deux marches et pénétra dans le vestibule dallé, luisant et comme satiné par les frottages, d’une propreté exquise. Au fond, l’escalier ciré miroitait. Et des relents fades s’exhalaient entre ces murs sans taches, imprégnés de l’odeur accrue des désinfectants.

Sylvère se dirigeait aisément, et silencieuse, dans ce silence, lorsqu’un piétinement l’arrêta ; et, tout de suite, un groupe parut.

En tête, le docteur Pall, soixante ans, épais, le visage long, le nez busqué, les cheveux blancs, marchait en conférenciant. Sa prononciation, difficile et lente, paraissait due à quelque état nerveux spécial.

Autour de lui venaient, d’abord, sa femme, une encore belle personne au type superbe, souriante mais attentive et qui le suivait ainsi, depuis vingt-cinq ans, partout, sans se lasser jamais, par tendresse, au début, maintenant, dévouée, en garde-malade ; et derrière eux, les internes, les élèves, des médecins, des étudiants et étudiantes ; aussi quelques curieux, trente à quarante personnes environ.

Sylvère se recula ; le groupe prit à gauche, dans une galerie, et, par une baie large ouverte, pénétra dans un préau à demi couvert. Le docteur continuait, péniblement, sa démonstration.

Alors, Mme du Parclet revint sur ses pas et dit au gardien :

— Quel jour sommes-nous donc ?