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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/252

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— Alors, je m’en vais, dit-elle, s’efforçant de sourire, et glissant vers la porte, avec une hâte de s’enfuir.

Mais il l’arrêta :

— Vous ne serez pas mauvaise à ce point ? Voyons. Demeurez, nous allons assister au cours ensemble, nous échangerons nos impressions. Venez vite…

— Mais, dit-elle, résistant comme avec terreur, je n’ai pas le temps aujourd’hui. J’ai déjà pris des notes, je me sauve.

Il rit, et, la regardant bien :

— Est-ce pour me rendre quelque espérance que vous agissez ainsi ?

Sylvère se troublait de plus en plus ; il continua :

— Si j’étais fat !… vous voilà toute pale, et vous me fuyez…

Elle balbutia :

— Je vous assure…

— Alors restez… ou je vais croire…

Le groupe revenait, et le docteur, s’écartant un peu, s’excusa :

— Veuillez monter, messieurs, je suis à vous tout à l’heure.

Il s’éloigna, suivi de sa femme et d’une infirmière ; et la foule s’échelonna, gravissant les marches.

Sylvère et José étaient pris dans le mouvement.

Il l’obligea à passer devant lui, et ensemble ils montèrent.

Sylvère, vivement, rabattit son voile. Et, maintenant, elle marchait vite, se faufilait, se cachant presque, et se détournant de la gauche du couloir très clair, au long duquel, par les portes toutes ouvertes, se voyait l’enfilade des lits blancs, étroitement bordés, d’où émergeaient de tragiques têtes immobiles.