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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/253

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Une fois entrée dans l’hémicycle garni de gradins jusqu’en haut, elle parut respirer, comme délivrée d’une angoisse.

Le public, clairsemé, se rapprochait de la table du conférencier. Sylvère s’en éloignait ; mais José lui rappela qu’il fallait descendre un peu afin de saisir le débit pénible du docteur, et aussi pour voir de près, ce qui était la partie la plus intéressante du cours, les malades que l’on faisait comparaître à l’appui de la thése soutenue.

— Quoi ! s’écria Sylvère, on exhibe ici ces malheureux !

— Ne le saviez-vous pas ? Vous n’êtes donc jamais venue ?

Elle ne répondit rien et s’assit, refusant ainsi de se rapprocher.

Puis quelques applaudissements discrets annoncèrent l’entrée du docteur, que sa femme escortait. Elle vint s’asseoir à sa gauche, très près et toujours souriante, et charmante avec ses beaux yeux naïfs, ses cheveux annelés bruns, à peine grisonnants sous l’aigrette rose de son chapeau. L’infirmière qui les suivait prit place également à portée du docteur, et les jeunes médecins s’emparèrent des chaises autour de la chaire ; tandis que les internes, en calottes, chez eux, bordaient l’entrée jusqu’au couloir, l’œil vers les salles.

Le docteur parla sur la paralysie générale, sa statistique, les milieux où elle florissait, les professions auxquelles elle s’attaquait de préférence. Et un rire léger s’éleva lorsqu’il nomma, parmi toutes les professions libérales, celle qui fournissait le contingent le plus sérieux : la médecine.

A ce moment la mémoire lui manqua, il balbutia