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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/270

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missait dans un appel d’amour vers le grand soleil d’or qui baise le creux des calices.

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Mme Alix Deschamps s’entendait à faire passer aux gens, et sans qu’ils trouvassent le moyen de s’en fâcher, tout ce qui pouvait être dit de désagréable sur leur compte. Elle s’indignait si fort que l’on ne s’indignait pas ; même elle avait accueilli les propos par des ripostes si plaisantes que l’on finissait par en rire, mais la flèche demeurait. Et on l’emportait, pendue à l’oreille, comme un fantaisiste bijou, seulement un peu lourd. Ensuite, en y repensant, la colère venait ; mais Alix était loin.

C’est ce qui arriva à Sylvère, un jour que cette bonne Alix accourut, ayant mille choses intéressantes à lui conter. Et elle contait si bien !

D’ailleurs, il y avait longtemps qu’on ne s’était vu : depuis l’hiver passé !

Mme Deschamps parut le prendre avec Sylvère sur un ton de familiarité qui ne lui était pas habituel. Quel rapprochement était-il donc survenu dont Mme du Parclet ne se doutait pas ?

Alix l’amusa d’abord par sa preste façon de camper drôlement les gens de leur connaissance ; seul le beau Baringer trouva grâce devant son terrible esprit.

C’est que celui-ci touchait à l’apogée de son étrange fortune. L’engouement populaire en avait fait un dieu et les femmes, avec des dévotions diverses, l’adoraient.

Alix Deschamps ne pouvait parler de lui sans s’attendrir.

— Il ne vous a pas oubliée, ma chère ! Chaque fois que je le vois, il me parle de vous ! Je crois que vous