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Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/69

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— Pas facile, mon cher, Mme du Parclet est une petite sauvage qui meurt de peur à Paris ; tout et rien l’effarouche et… elle n’est pas heureuse enfin !

— Vraiment ! quelque roman dans sa vie ?… Un drame peut-être ?

— Vous le dites, un drame ! Et qu’elle s’obstine à tenir caché. En quoi elle a tort ; car bien des sympathies iraient vers elle, si la vérité était connue, qui s’en détournent précisément à cause du mystère dont elle s’enveloppe.

— Pas complétement toutefois, puisque vous savez…

— Oh ! moi, je suis un ancien ami !

— J’en connais un nouveau qui saurait lui garder le secret de ses douloureuses confidences, murmura José de Meyrac, un peu ému.

— Vous êtes curieux, fit Guy d’Harssay en souriant.

— Non, elle m’attire, voilà tout.

— Prenez garde !

— Oh ! soyez tranquille. A mon âge on ne s’emballe plus.

— Présomptueuse jeunesse !

— Jeune ! j’ai vingt-sept ans. A notre époque, cela veut dire quarante. Nous sommes des vieux, nous ! mais revenons à Sylvère…

Les portes s’ouvrirent :

— Monsieur Guy d’Harssay ! appela le garçon de bureau.

— Je vous retrouverai, dit le poète à de Meyrac en entrant chez le directeur.

Alors, le secrétaire de la rédaction prit sur son bureau une courte épreuve, tirée sur le beau papier fort réservé à la Revue des Universités, et la tendant au jeune homme :

— Voici la note qui vous concerne. Elle passera