de soie noire, sous la pelisse de cachemire à trente-neuf francs. Un chapeau bordé de jais avec des plumes. Son visage est rose malgré la poudre de riz qu’elle a plaquée abondamment. Elle mord ses lèvres minces qui rougissent sous la dent fine et blanche.
Sa carte que l’huissier vient de prendre porte ce nom : Yvonne Le Boterf.
Elle est émue, troublée, elle respire mal ; elle rajuste sa voilette, et regarde furtivement autour d’elle.
L’antichambre est sévère, sombre, d’un vert presque noir. Deux hautes lampes l’éclairent à peine. Le foyer, où le coke s’éteint, croulant sous les cendres, envoie encore une chaleur trop vive. On étouffe.
Yvonne Le Boterf s’est mise debout, suffoquée.
Un grincement de porte ; l’huissier appelle :
— Si madame veut entrer.
Elle marche, très raide. L’huissier la précède.
Un long corridor éclairé par deux lanternes chinoises, et, au bout, une large porte que l’homme pousse, écartant la portière.
— Madame Le Boterf.
La portière est retombée.
Yvonne hésite une seconde, ne voyant personne. Mais l’homme d’État s’est levé ; il fait deux pas vers elle.
— Bonjour, madame ! asseyez-vous.