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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/193

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victoire la rouge.

et l’été près de la fenêtre basse, par où elle suivait les travaux dans les champs, et, dans les cieux, le vol des hirondelles.

Elle priait et elle faisait l’aumône, toujours douce et faible comme autrefois ; mais ses cheveux blonds avaient pâli, son visage était devenu couleur d’ivoire, avec un profil ciselé délicatement et des yeux clairs, presque blancs et comme sans regards, dans la fixité éternelle de ses pensées où de ses souvenirs. Une coiffe blanche lui pendait sur les joues. Elle avait au cou le fichu clair et la croix d’or des paysannes d’autrefois. Dans l’encadrement sombre de la fenêtre bordée de vignes, elle mettait une douceur de pastel effacé par le temps.

Comme elle demeurait les yeux levés, encore frémissante des colères de l’homme dont elle avait gardé l’effroi, elle entendit un gros sanglot, et elle aperçut la Victoire qui s’était glissée tout près d’elle et qui