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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/205

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victoire la rouge.

C’était la Victoire qui s’en était venue là comme au plus loin qu’elle avait pu, depuis deux mois passés qu’elle errait, cherchant sa vie. Elle ne connaissait personne par ces endroits-là, et personne ne la devait connaître. Mais elle ne rencontrait que des visages farouches, et, pour ne pas mourir, depuis huit jours, elle volait des raves dans les champs. Elle venait là pour voler aussi les châtaignes qu’on n’avait pas encore abattues. Et voilà qu’on les ramassait. Elle se leva.

Les gens ne disaient rien, mais ils la regardaient marcher vers eux avec son paquet sous le bras, repoussante et menaçante dans ses petits yeux qui luisaient.

— Si vous vouliez, dit-elle aux plus proches, je vous aiderais.

On lui répondit :

— Nous n’avons besoin de personne pour nous aider à manger notre bien.