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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/279

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victoire la rouge.

sueurs et des roideurs dans les jambes qui l’empêchaient d’avancer, il se traînait peu à peu, descendant vers le bord, les yeux élargis, essayant de percer les dernières buées, qui lentement montaient.

Il voyait bien que le chien tournait en s’aplatissant parfois comme pour se jeter à l’eau, et tournant encore, gémissant, enroué sinistre.

Il distinguait maintenant la nappe verte des nénufars aux feuilles rondes, avec la tache luisante de leurs fleurs d’or.

Et, comme il descendait peu à peu, épeuré, livide, il crut voir une masse sombre qui flottait. Oui, c’était bien cela ; et maintenant le soleil tout en feu embrasait le ciel et jetait comme un torrent de lumière, à travers les brumes évanouies, sur cette chose ronde, soulevée, qui paraissait s’étaler aux clartés des cieux : les flancs gonflés et fécondés de la fille morte.