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victoire la rouge.

Vite, on la poussa dans la cuisine. Elle tenait une casserole, on l’appela à grands cris pour défaire les bottines de mademoiselle.

Lorsqu’elle eut rompu tous les boutons dans ses gros doigts malhabiles, elle fut rappelée en bas par des glapissements de fureur : la casserole avait brûlé. Elle dut la récurer, et comme elle avait coutume de torcher les chaudières des paysans, elle défonça net la casserole. Madame Maleyrac ne se connaissait plus.

À table, elle ne sut jamais enlever les assiettes, en les empilant, et passer en même temps l’assiette blanche.

Les fourchettes dégringolaient sur les robes, la sauce coulait, Victoire tremblotait de peur. On lui dit qu’elle avait l’air « mouzon », et que rien n’était désagréable à voir comme une figure renfrognée. Alors elle pensa qu’il fallait rire quand elle faisait une sottise ; mais on l’avertit qu’elle était une