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CHAPITRE VII

DU MARRONAGE DES NÈGRES. — RÉVOLTES


« Il faut avouer que, de toutes les guerres, celle de Spartacus est la plus juste, et peut-être la seule juste. » (Voltaire, Dict. phil., au mot Esclaves.)


I. — Étymologie du mot marronage. — Le marronage a été la plaie des Antilles. — Différentes sortes de nègres marrons. — Premières mesures prises contre eux. — L’esclave Fabulé. — Jurisprudence incertaine et variable jusqu’en 1685. — L’article 38 du Code Noir.
II. — Règlements divers à partir de 1700. — Proposition de rendre eunuques les marrons. — Désordres qu’ils causent. — Chasses dirigées contre eux. — Prix de capture. — Les maîtres doivent signer leurs plaintes en marronage. — Des esclaves épaves et non réclamés. — Du sort des nègres nés dans les bois.
III. — Des esclaves réfugiés en territoire étranger. — Conventions avec les Espagnols et les Portugais. — Acte du 3 juin 1777. — Des nègres marrons de Surinam.
IV. — Recrudescence du marronage dans les Antilles françaises vers 1740. — Règlements des Conseils de Léogane et du Cap concernant la maréchaussée. — Cas divers. — Ordonnance royale du 1er février 1743.
V. — Lettre du Ministre au maréchal de Saxe au sujet de son projet d’enrôler des nègres marrons (1747). — Exemple de la discipline des marrons entre eux. — Marrons à la chaîne (1764). — Déclaration royale de 1768.
VI. — Peines portées contre les receleurs d’esclaves. — Tentatives de révoltes. — Pourquoi elles ont toujours échoué.


I

Le nom de marron vient de l’espagnol cimarron, qui veut dire sauvage ; et ce mot de cimarron lui-même paraît venir de symaron, nom d’une peuplade située autrefois entre Nombre-de-Dios