Livre:Peytraud - L'esclavage aux Antilles françaises avant 1789, 1897.djvu
Apparence
Titre | L’esclavage aux Antilles françaises avant 1789 |
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Sous-titre | Thèse de doctorat d’après des documents inédits des Archives coloniales |
Auteur | Lucien Pierre Peytraud |
Maison d’édition | Hachette |
Lieu d’édition | Paris |
Année d’édition | 1897 |
Bibliothèque | Bibliothèque nationale de France Internet Archive |
Fac-similés | djvu |
Avancement | À valider |
Pages
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TABLE DES MATIÈRES
Thèse de l’utilité de l’esclavage au point de vue économique. — Supériorité du travail libre. — Fausse conception de l’intérêt. — Intérêt même actuel de la question de l’esclavage. — Ni esclavagistes, ni abolitionnistes ne l’ont traitée avec une impartialité suffisante. — Étude faite par M. P. Trayer au point de vue juridique. — Indication sommaire du plan du présent ouvrage
LIVRE I
LES FRANÇAIS AUX ANTILLES. — LA TRAITE
établissement des français dans les antilles
I.
— Persistance de l’esclavage dans la péninsule ibérique jusqu’aux temps modernes. — Extension nouvelle qu’il prend en Amérique par la traite des noirs au xvie siècle. — Las Casas. — Les Français n’ont fait que suivre l’exemple des Espagnols et des Portugais
II.
— Voyage de d’Esnambuc à Saint-Christophe (1625). — Premiers esclaves. — La Compagnie de Saint-Christophe (1626), appelée ensuite Compagnie des Iles de l’Amérique. — Les débuts de la traite française. — Occupation de la Guadeloupe, de la Martinique et dépendances. — Les flibustiers de Saint-Domingue
III.
— Peuplement rapide des Antilles. — Éléments divers de leur population : noblesse aventurière, fonctionnaires et officiers ; — ordres religieux ; — bourgeois ; — engagés, volontaires ou forcés. — Ainsi, avant que la traite se fût développée, constitution d’une société capable de vivre par elle-même. — Mais le courant d’émigration ne fut pas entretenu
IV.
— L’intérêt fait préférer les nègres esclaves. — Préjugé contre le travail libre. — Insuffisance de l’objection tirée du climat. — L’enquête de 1840 : les faits historiques ; — témoignages divers. — Conclusion : le travail des immigrants européens aurait pu suffire
V.
— Population indigène des Caraïbes. — Pourquoi on ne l’a pas réduite en servitude. — Des sauvages de la terre ferme. — Droits accordés aux indigènes des colonies françaises. — Rares essais tentés pour les civiliser. — Ils disparaissent peu à peu
VI.
— L’esclavage des noirs africains domine toute l’histoire des Antilles. — Indication des principales phases de cette histoire par rapport à notre sujet
la traite : concessions et privilèges
I.
— Diverses inexactitudes au sujet du commencement de la traite française. — Documents. — La traite n’est d’abord astreinte à aucune réglementation — Elle se régularise et se développe surtout à partir de 1664, date de création de la Compagnie des Indes Occidentales. — Impulsion donnée par Colbert. — Défense de recourir désormais aux étrangers. — Exemption de droits pour les nègres et pour les marchandises servant à la traite. — Premières primes (1672)
II.
— Compagnie d’Afrique ou du Sénégal (1674). — Nouvelles mesures en faveur de la traite. — Monopole (1679). — Compagnie de Guinée (1685). — Vaisseaux du roi employés à la traite. — Défense d’exporter les nègres des Antilles. — Compagnie royale du Sénégal, du cap Vert et côtes d’Afrique (1696)
III.
— Compagnie de Saint-Domingue (1698). — Compagnie de l’Assiente (1701-1712). — Permissions à des armateurs particuliers. — Refus aux colons. — Liberté complète de la traite pour les négociants du royaume sur la côte de Guinée (1713). — La Compagnie des Indes obtient privilège exclusif (1720). — Liberté de 1725 à 1727, sauf pour les colons
IV.
— Défense de faire le trafic des nègres avec les îles étrangères (1739). — Entraves apportées par la guerre à la traite. — Cependant prohibition de plus en plus rigoureuse. — La traite française est presque anéantie par le traité de Paris (1763)
V.
— Traite libre (1767). — Permission accordée extraordinairement aux habitants de Cayenne. — Compagnie de la Guyane (1777). — La traite se détourne surtout vers Saint-Domingue. — Recours à la traite étrangère, mais avec droits très élevés. — Compagnie du Sénégal (1786). — Augmentation des primes (1786). — Leur suppression (1792-1793). — Suppression de la traite (1794, — 1817, — 1831). — Résumé
le pays de la traite
I.
— Principaux comptoirs de traite sur les côtes occidentales d’Afrique, d’après un Mémoire du roi de 1785 : Sénégal, côte de Sierra-Leone, côte d’Or, royaume de Juda, côte d’Angola. — Le pays des noirs. — Liste des rois nègres avec lesquels on traitait
II.
— Le type nègre. — Principales variétés exportées aux Antilles et traits qui les caractérisent : Sénégalais, Ouolofs ; — Foules, Mandingues ; — Bambaras, Quiambas ; — nègres de la côte d’Or : Ibos et Mocos ; — Congos ; — nègres d’Angola : Mondongues, Foin ; — Mozambiques
III.
— L’esclavage en Afrique. — Prisonniers de guerre ; condamnés pour meurtre, vol, sorcellerie, adultère, liberté perdue au jeu. — Esclaves domestiques. — L’arbitraire des roitelets noirs. — Comment l’esclavage a été développé par les Européens
IV.
— Manière dont se faisait la traite. — Les courtiers. — Caravanes d’esclaves. — Les coutumes. — Divers intermédiaires. — Le troc. — Comptes de traite. — Objets d’échange. — Prix approximatifs des nègres. — Les nègres pièces d’Inde. — Opinions optimistes de négriers
exportation et vente des nègres
I.
— Les nègres achetés sont réunis au tronc avant rembarquement. — Les préparatifs du départ. — Règlement destiné aux bâtiments négriers. — Soins et discipline. — Propreté. — Divers témoignages à ce sujet. — Révoltes à bord. — Perte moyenne de 7 à 8 % pendant la traversée
II.
— Arrivée aux îles. — Visite sanitaire. — Cas rédhibitoires. — Vente à bord ou à terre. — Le commerce du regretage. — Prix de revente des nègres. — Bénéfices de la traite
III.
— Les nègres de choix des gouverneurs. — Abus. — Le droit de 2 %. — Divers essais de réglementation. — Suppression du droit en 1760
IV.
— La traite n’a été qu’un commerce d’échange. — Inconvénients de ce système. — Causes qui empêchaient souvent les colons de payer les nègres. — Manque d’argent aux îles. — Exemption de moitié des droits pour les marchandises provenant de la traite
V.
— Du nombre des noirs importés aux Antilles. — Défectuosité des recensements. — Recherches d’après divers documents officiels. — La reproduction n’a jamais été suffisante pour qu’on pût se passer de la traite. — Décroissance annuelle de 2½ %. — C’est là encore une des raisons qui font condamner la traite et l’esclavage
LIVRE II
LE RÉGIME DE L’ESCLAVAGE
la législation aux antilles. — le code noir
I.
— Vu l’influence de l’esclavage sur la destinée des Antilles, il importe d’étudier les rapports des maîtres et des esclaves. — Au début, l’esclave n’a aucune garantie. — Il est en dehors de la législation imitée de la métropole
II.
— Juridiction établie d’abord par la Compagnie des Îles. — Juridiction des particuliers. — Le roi se réserve la justice souveraine. — Conseils souverains créés à la Martinique (1664), à la Guadeloupe et à Saint-Domingue (1685). — Gouverneur et Intendant. — Lois du royaume suivies aux colonies. — Nécessité d’en promulguer de nouvelles, surtout pour les esclaves
III.
— Le Code Noir, œuvre de Colbert. — Comment il a été préparé. — Mémoires de Patoulet, Blenac et Begon
IV.
— Au sujet de la rédaction du Code Noir. — Influence de la Bible, du droit romain, du droit canonique ; applications parfois erronées. — La fusion des races au point de vue légal et au point de vue pratique. — Le Code Noir est une œuvre humaine pour l’époque
V.
— Le Code Noir d’après un texte manuscrit des Archives Coloniales
religion des esclaves
I.
— Le prosélytisme religieux invoqué pour justifier l’esclavage. — De l’influence que pouvait exercer la religion chrétienne sur les esclaves. — Fétichisme des nègres. — Quelques-uns ont une vague connaissance de l’Islamisme
II.
— Les religieux entreprennent dès le début leur conversion. — Ils sollicitent l’intervention des pouvoirs locaux. — Diverses mesures prises avant le Code Noir. — Les maîtres juifs et protestants
III.
— Prescriptions relatives au baptême et à l’instruction religieuse. — Repos des jours fériés. — Libre exercice du culte. — Règlement adressé aux curés des îles. — Préoccupations officielles qu’inspire constamment le salut des noirs
IV.
— Qu’arrive-t-il dans la pratique ? — Offices troublés par les nègres. — Processions. — Fêtes. — Difficultés de l’enseignement évangélique. — Superstitions des nègres. — Leurs réunions illicites dans les églises. — Les Jésuites accusés de les corrompre — Les magistrats ne veulent pas laisser les religieux empiéter sur la justice séculière à propos des pénitences publiques
V.
— Inconvénients que voit le pouvoir civil dans l’enseignement donné aux nègres. — La sûreté des blancs dépend de leur ignorance. — La religion n’a pas favorisé l’émancipation des esclaves
mœurs des esclaves
I.
— Degré de moralité originaire du nègre. — Si les Européens l’ont amélioré ou perverti. — Mélange fatal des deux races. — Premier règlement de M. de Tracy (1664). — Mesures subséquentes. — Peines infligées aux commandeurs et aux maîtres
II.
— L’article 9 du Code Noir. — Rapprochement de cet article avec les textes concernant l’esclavage dans l’antiquité. — Exemples de son application. — Insuffisance des prescriptions légales pour empêcher la corruption. — Rôle du clergé, des magistrats. — La question du mélange des sangs
III.
— Du mariage des esclaves au point de vue moral. — Rareté des unions légitimes. — Ses causes. — Pas de famille véritable. — Le triomphe de la bête humaine
de la condition matérielle des esclaves
I.
— Les esclaves ne sont guère que des corps, des instruments de travail. — Aucune réglementation de leur travail, sauf pour les dimanches et fêtes. — Nègres employés à la culture, aux sucreries ; nègres ouvriers, domestiques
II.
— Pas de prescriptions relatives au logement des esclaves. — Cases des nègres
III.
— Nourriture des esclaves. — Obligations légales des maîtres à ce sujet. — Elles paraissent mal conçues en principe. — Leur Insuffisance dans la pratique. — La question du samedi. — Mesures vainement multipliées pour contraindre les maîtres à s’adonner aux cultures vivrières
IV.
— Vêtements. — Escla\es peu ou point habillés par leurs maîtres, sauf les domestiques. — Amour des nègres pour la toilette. — Règlement sur le luxe des esclaves. — Leurs divertissements, en particulier la danse
V.
— Malades, infirmes, vieillards doivent être soignés par les maîtres. — Maladies auxquelles les nègres sont plus spécialement sujets. — Les avortements. — Mortalité considérable
VI.
— Arguments tirés de la condition des nègres pour défendre l’esclavage. — Mémoire de Malouet sur cette question. — Amélioration relative du sort des esclaves vers la fin du xviiie siècle. Ordonnance de 1786. — En fait, leur situation est toujours restée misérable
des esclaves considérés par rapport au droit civil
I.
— L’esclave n’est pas une personne. — Des effets du christianisme en ce qui le concerne : baptême ; — mariage : articles 10, 11, 12, 13 du Code Noir ; — du sort des enfants ; — sépulture des esclaves
II.
— L’esclave n’est qu’une propriété. — De sa qualité mobilière ou immobilière. — Législation complexe à ce sujet. — Déclaré meuble en principe, il est en fait traité dans la plupart des cas comme immeuble. — Articles 44 à 54 du Code Noir. — Il ne peut généralement être saisi qu’avec le fonds. — De la destination des esclaves dans les successions et partages. — Il n’y eut jamais de jurisprudence absolument fixe sur les règles à appliquer aux esclaves considérés comme propriété
III.
— L’esclave n’a le droit de rien posséder en propre : article 28 du Code Noir. — De son pécule : article 29. — Portion de terrain qui lui est concédée. — Il ne peut recevoir ni donations, ni legs ; — ni faire lui-même aucune disposition entre vifs ou testamentaire
IV.
— Cas où l’esclave représente juridiquement la personne de son maître. — Conditions dans lesquelles il pratique un commerce. — Nombreuses précautions accumulées contre lui. — Des métiers qu’il est autorisé à exercer. — Esclaves tenant maisons. — Nègres de journée. — Colportage des esclaves
V.
— Les maîtres sont tenus des actes de négoce de leurs esclaves ; jusqu’à quel point ? — De leur incapacité légale à divers points de vue. — De leur témoignage en justice
VI.
— De la capitation payée par les maîtres pour leurs esclaves. — Des réquisitions. — Conclusion
police et châtiments concernant les esclaves
I.
— Régime de contrainte perpétuelle auquel sont soumis les esclaves. — Exception relative pour ceux qui servent de domestiques. — Discipline des ateliers et du jardin ; économes et commandeurs. — Le fouet ; diverses sortes de flagellation. — Autres peines infligées par les maîtres eux-mêmes
II.
— Du nombre des blancs préposés à la garde des nègres. — Prescriptions à ce sujet ; elles ne sont presque jamais observées. — Corps de gens de couleur libres destinés à contenir les esclaves
III.
— Mesures prises à l’égard de la circulation des nègres. — Défense de porter des armes ; — application de l’article 15 du Code Noir au suicide ; — défense de s’attrouper. — Ces règlements préventifs sont sans cesse violés
IV.
— La justice publique. — Procédure employée à l’égard des esclaves. — Juges ordinaires. — Droit d’appel au Conseil supérieur. — Pourquoi les maîtres secondent mal l’action de la justice. — Le bourreau
V.
— Principaux délits et crimes : Vols, violences et meurtres, incendies, empoisonnements. — Châtiments divers dont ils sont punis
VI.
— Tentatives de répression des excès des maîtres contre leurs esclaves
VII.
— Responsabilité des maîtres concernant les dommages causés par leurs esclaves. — Nègres justiciés. — Divers cas auxquels un nègre tué est remboursé. — Charge imposée par le paiement des nègres justiciés. — Leur prix. — Caisse des nègres justiciés. — Conclusion
du marronage des nègres. — révoltes
I.
— Étymologie du mot marron. — Le marronage a été la plaie des Antilles. — Différentes sortes de nègres marrons. — Premières mesures prises contre eux. — L’esclave Fabulé. — Jurisprudence incertaine et variable jusqu’en 1685. — L’article 38 du Code Noir
II.
— Règlements divers à partir de 1700. — Proposition de rendre eunuques les marrons. — Désordres qu’ils causent. — Chasses dirigées contre eux. — Prix du capture. — Les maîtres doivent signer leurs plaintes en marronage. — Des esclaves épaves et non réclamés. — Du sort des nègres nés dans les bois
III.
— Des esclaves réfugiés en territoire étranger. — Conventions avec les Espagnols et les Portugais. — Acte du 3 juin 1777. — Des nègres marrons de Surinam
IV.
— Recrudescence du marronage dans les Antilles françaises vers 1740. — Règlements des Conseils de Léogano et du Cap concernant la maréchaussée. — Cas divers. — Ordonnance royale du 1er février 1743
V.
— Lettre du Ministre au maréchal de Saxe au sujet de son projet d’enrôler des nègres marrons (1747). — Exemple de la discipline des marrons entre eux. — Marrons à la chaîne (1764). — Déclaration royale de 1768
VI.
— Peines portées contre les recéleurs d’esclaves. — Tentatives de révoltes. — Pourquoi elles ont toujours échoué
des esclaves amenés en france
I.
— Le principe de la liberté personnelle en France au xive siècle. — Que vont devenir les nègres esclaves des colonies passant dans la métropole ? — Au début, ils sont considérés comme libres. — Première décision à ce sujet, en 1696. — Défense aux capitaines d’en embarquer. — Ceux qui ont débarqué en France ne peuvent être contraints de retourner aux îles
II.
— Édit du mois d’octobre 1716, restrictif de la liberté. — Déclaration du roi, du 15 décembre 1738, destinée à empêcher les maîtres de garder en France leurs esclaves au delà des délais fixés ; ses prescriptions plus sévères. — Déclaration à faire pour les esclaves amenés en France. — Exceptions au règlement. — Cas de confiscation. — Les nègres se multiplient trop en France
III.
— Ordonnances du duc de Penthièvre (1762). — Lettre ministérielle aux adminislrateurs des colonies pour leur défendre d’accorder aucun passage aux gens de couleur (1763). — De la consignation à payer pour les esclaves amenés dans la métropole. — Déclaration du roi, du 9 août 1777, interdisant l’entrée du royaume à tous les gens de couleur, sauf les domestiques
IV.
— Difficulté de garder les nègres au dépôt. — Pièces servant à vérifier la situation des noirs embarqués pour la France. — Du nombre des nègres venus en France. — Arrêt du 11 janvier 1778. — Ordonnance du 23 février. — Arrêt du 5 avril interdisant le mariage entre blancs et gens de couleur. — La plupart des prescriptions ne furent jamais rigoureusement observées
affranchissement des esclaves. — situation nouvelle des affranchis
I.
— Pas de disposition légale sur l’affranchissement avant le Code Noir, sauf pour les mulâtres. — Articles 55 et 56 du Code Noir : pas de restrictions à la volonté des maîtres. — Motifs divers qui les poussent à affranchir leurs esclaves : services rendus par les domestiques ; — services rendus à la cause publique ; — liaisons illégitimes ; — spéculation
II.
— Ordonnance royale interdisant l’affranchissement sans autorisation préalable (1713). — Affranchissements trop multipliés ; instructions à ce sujet. — Ordonnance royale de 1736, proscrivant la fraude qui consistait à baptiser comme libres des enfants de mères non affranchies
III.
— Vers 1740, imposition d’un droit pour les affranchissements. — Détails à ce sujet. — Suppression de cette taxe des libertés (1766). — Divers règlements locaux. — Le Conseil d’État décide qu’il n’appartient qu’aux gouverneurs et intendants de statuer sur les affranchissements. — Ordonnance de 1775. — État semestriel des permissions accordées. — Actes d’affranchissement non ratifiés. — Les affranchis ne pouvant montrer un titre légal de liberté appartiennent au roi. — Dans la pratique, la volonté des maîtres n’a jamais pu être sérieusement entravée par les règlements
IV.
— Articles 57, 58, 59 du Code Noir, relatifs aux affranchis : égalité apparente entre les gens de couleur libres et les blancs. — Le préjugé de couleur. — L’appellation de sang-mêlé considérée comme un outrage. — Différence radicale entre les sang-mêlé et les blancs. — Il n’en est pas de même des Indiens. — L’opinion du gouvernement commence à changer vers 1789
V.
— Vérification des titres de liberté. — Défense aux sang-mêlé de porter les noms des blancs. — Politique tendant à empêcher les unions entre les gens de couleur et les blancs. — Règlements sur le luxe des gens de couleur
VI.
— Charges dans la judicature et les milices interdites aux sang-mêlé. — De même pour certains offices ou métiers. — Ils exercent souvent les moins avouables. — Restrictions à leur droit de propriété : ils ne peuvent recevoir ni dons, ni legs des blancs. — Débats au sujet du droit de capitation dont ils se prétendent exempts. — Mesures diverses à leur égard. — De leurs rapports avec les blancs. — Le préjugé de couleur partagé par les esclaves sang-mêlé
résumé. — conclusion
I.
— Résumé des chapitres précédents
II.
— Rien ne justifie l’esclavage moderne, qui a été l’abus conscient de la force. — C’est la métropole qui l’a imposé aux Antilles françaises. — L’esclavage a été un fléau à tous les points de vue. — Son principe n’est plus discutable
Ses conséquences funestes : 1° Il a empêché le développement, reconnu possible, de la population blanche aux Antilles. — Résultats du mélange des races. — Influence de la servitude sur les maîtres comme sur les esclaves. — Le régime forcé de la terreur réciproque. — L’absentéisme
2°
Développement de la grande propriété, presque exclusivement sucrière. — Disparition progressive des « petits blancs ». — Inconvénients de la réunion de la culture de la canne et de la fabrication du sucre sur les mêmes habitations. — Abandon de la charrue pour la houe de l’esclave. — La routine : stagnation des procédés agricoles et industriels. — Production exclusive et intensive des denrées d’exportation. — Presque point de « cultures vivrières »
3°
Application du pacte colonial aux Antilles. — Leur dépendance absolue de la métropole. — Point de circulation monétaire. — Le troc : ses difficultés et ses abus
4°
L’esclavage a empêché la naissance d’industries variées
5°
Défaut de vie intellectuelle et artistique
6°
Avilissement du travail libre. — Des avantages relatifs du travail servile par suite du bon marché de la main-d’œuvre. — Revenus produits par les Antilles au siècle dernier. — Prospérité du commerce extérieur
7°
Rapidité des fortunes créoles, mais leur instabilité. — La généralité des propriétaires endettés
8°
Constitution d’une société factice. — Responsabilité de la métropole
9°
L’héritage du passé pèse encore aujourd’hui sur les Antilles
Problèmes soulevés par l’émancipation. — L’avenir
À MES MAÎTRES
ERNEST LAVISSE ET MARCEL DUBOIS
ERNEST LAVISSE ET MARCEL DUBOIS