Page:Peytraud - L'esclavage aux Antilles françaises avant 1789, 1897.djvu/429

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de la Martinique[1], du 17 février 1695, stipule que la liberté sera donnée à tout nègre qui aura pris un drapeau ennemi, fait prisonnier un officier, ou sauvé un sujet du roi. — Le 2 août 1698[2], un esclave est affranchi par le gouverneur Ducasse, parce qu’il a fait la campagne de Carthagène, a été pris et emmené en Hollande, dont il est de retour. — En vertu d’un arrêt du Conseil du Cap, du 6 août 1708[3], Louis la Ronnerie, appartenant à Mme de Graffe, est déclaré libre pour avoir tué deux nègres révoltés et en avoir fait arrêter plusieurs autres. Sa maîtresse refusant d’y consentir, quoique devant être indemnisée, est déboutée de sa requête, le 2 juillet 1709. Les administrateurs confirment alors la liberté de la Ronnerie[4] ; ils rappellent qu’il s’est signalé pendant la guerre, en allant enlever un prisonnier au milieu du camp ennemi, ce qui l’avait fait considérer dès lors comme libre par feu M. de Graffe, « n’ayant point été compris dans l’inventaire des nègres de ladite dame de Graffe lors de ses partages ». — Le 28 juin 1734, un esclave obtient la liberté, à la demande des habitants, pour avoir aidé à la capture d’un chef de bandes de nègres marrons ; il sera seulement tenu de servir pendant trois ans dans la maréchaussée[5]. — Le Conseil supérieur de Léogane récompense par l’affranchissement un esclave qui avait préservé le quartier des Baradaires d’une invasion, le 28 janvier 1748[6]. — Un maître reçoit 1.000 livres de la caisse des suppliciés pour le prix de sa négresse, que le gouvernement a affranchie, parce qu’elle a dénoncé des assassins[7]. — Dans l’acte de capitulation de la Guadeloupe, daté du 1er mai 1759[8],

  1. Moreau de Saint-Méry, I, 257.
  2. Arch. Col., F, 142.
  3. Moreau de Saint-Méry, II, 127.
  4. Id., ib., 180, 10 février 1710.
  5. Id., III, 402.
  6. Arch. Col., Code Saint-Domingue, F, 271, p. 701. Arrêt du 25 mars 1750.
  7. Moreau de Saint-Méry, IV, 23. Arrêt du Conseil du Cap, 9 juillet 1750.
  8. Durand-Molard, II, 55.