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mon second voyage

resse, à la place où s’élevait autrefois l’ancien Callao, détruit en 1746, à la suite d’un terrible tremblement de terre. Une partie s’enfonça dans la mer, l’autre tomba en ruine. Trois mille personnes périrent, dit-on, dans cette catastrophe. Mais on ne voit plus rien des ruines de l’ancienne ville ; çà et là seulement quelques petits pans de murs ou quelques couches de briques. Plusieurs voyageurs ont prétendu que l’on apercevait encore la partie submergée : ce n’est là qu’une de ces exagérations romantiques si communes !

Une promenade plus agréable fut une excursion aux jardins et autres plantations situés dans le voisinage de Callao, sur la lisière d’un petit ruisseau. Quelque sablonneuse et déserte que soit la contrée tout autour, la vie et la végétation apparaissent cependant aussitôt qu’on trouve les moyens d’arroser. Quelques colons allemands, qui se sont établis dans cet endroit, sont parvenus à faire des récoltes très productives. Ils cultivent surtout beaucoup de vignes qui grimpent sur la pierre, l’enveloppent comme un réseau, et s’élèvent à peine à un pied de terre. :

Il y a à peu près deux ans, le gouvernement du Pérou adressa une demande officielle à l’Allemagne, et l’invita à lui envoyer des colons. Les conditions offertes étant avantageuses ; plus de deux mille émigrants s’embarquèrent aussitôt pour la terre lointaine. Il en mourut près de la moitié en route. Les vaisseaux étaient surchargés, les provisions, ainsi que l’eau, mauvaises et corrompues, et ces malheureux étaient traités aussi mal que les esclaves qu’on amène d’Afrique. Arrivés au Pérou, les survivants trouvèrent qu’on les avait trompés de toute ma“nière. Au lieu de leur assigner un climat favorable, on leur distribua des terrains près de Callao et de Lima, où la grande chaleur est mortelle aux colons européens. Les secours d’argent qu’on leur avait alloués étaient insuffi-