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Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/33

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avec la chaleur du Midi, mais il ne lui manqua pas moins, comme aux jours qui lui succédèrent, ce ciel pur et bleu foncé, qui forme au-dessus de la Méditerranée une voûte si belle. Cependant nous fûmes un peu dédommagés par les levers et les couchers du soleil, qui étaient souvent accompagnés des réunions de nuages les plus extraordinaires et des teintes les plus variées.

Arrivés à la hauteur du Maroc, nous eûmes le bonheur de voir une grande quantité de bonitons. Tout l’équipage se mit aussitôt en mouvement, et de tous côtés on jeta des hameçons à la mer : malheureusement un seul se laissa prendre à nos amorces ; il mordit, et sa confiance nous procura un plat frais, avantage dont nous étions privés depuis si longtemps.

Le 5 août nous revîmes la terre, que nous avions perdue de vue depuis douze jours : nous aperçûmes au lever du soleil la petite île de Porto-Santo, assemblage de montagnes pointues, dont la forme atteste l’origine volcanique. À quelques milles de cette petite île s’élève, comme un avant-poste, le beau rocher Falcon.

Le même jour nous passâmes devant Madère (à 20 milles de Porto-Santo), mais malheureusement à une telle distance, que nous découvrîmes à peine la grande chaîne de montagnes dont l’île est traversée. Non loin de Madère se trouvent les îles montueuses de Deserta, qui font déjà partie de l’Afrique.

Nous rencontrâmes près de ces îles un vaisseau qui allait sous le vent, à courtes voiles, d’où notre capitaine conclut que c’était un croiseur à la piste des pirates.

Le 6 août nous vîmes pour la première fois des poissons volants ; mais ils étaient si loin de nous qu’on pouvait à peine les distinguer.

Le 7 août nous amena dans le voisinage des îles Canaries ; mais par malheur elles étaient enveloppées d’un brouillard si épais qu’elles restèrent invisibles pour nous.