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Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/32

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Ils présentaient une variété de couleurs resplendissantes qui surpassait encore celles de l’arc-en-ciel.

Nous pûmes contempler à loisir Eddystower, le plus beau phare de l’Europe, en vue duquel nous croisâmes pendant deux jours. La hauteur, la hardiesse et la solidité de sa construction sont vraiment étonnantes, mais plus étonnante encore est sa position sur un récif ; éloigné de 4 milles de la côte, il paraît sortir de la mer.

Nous passâmes souvent si près de la côte de Cornouailles, que nous pouvions examiner de près chaque village, et distinguer même les hommes dans les rues et dans les champs : le pays est accidenté, fertile, et paraît bien cultivé.

Tout le temps que nous restâmes dans la Manche, la température fut froide et rude ; le thermomètre monta rarement à plus de 15 degrés[1].

Enfin, le 24 juillet, nous arrivâmes à l’extrémité du détroit, et nous entrâmes en pleine mer. Le vent était assez bon ; mais le 2 août, à la hauteur de Gibraltar, nous eûmes un calme plat qui dura vingt-quatre heures. Le capitaine jeta dans l’eau des morceaux de faïence blanche et de grands os, pour nous faire remarquer la belle couleur verte que prennent ces objets quand ils descendent lentement au fond de la mer ; naturellement on ne peut constater ce phénomène que par un calme complet.

Le soir nous vîmes dans la mer beaucoup de mollusques phosphorescents, qui avaient l’air d’étoiles flottantes grosses comme le poing ; le jour nous en voyions aussi beaucoup sous l’eau. D’un rouge foncé, ils ressemblaient pour la forme à un champignon : quelques-uns avaient la tige très-épaisse et un peu échancrée dans le bas ; d’autres, au contraire, avaient au lieu de tige de nombreux filaments.

4 août. Cette journée fut la première qui s’annonçât

  1. Je compte toujours par degrés Réaumur, et à l’ombre.