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Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/62

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tête. Il serait difficile de trouver ailleurs des troupes plus richement vêtues qu’ici : le simple soldat pourrait facilement passer pour un lieutenant, ou tout au moins pour un sous-officier. Il est seulement fâcheux que la tenue, la taille et la couleur ne soient pas très-bien en rapport avec la magnificence de l’habillement : l’on voit un petit gamin de quatorze ans à côté d’un homme grand et fort, un noir à côté d’un blanc.

Les cadres de l’armée sont remplis par l’enrôlement forcé, et la durée du service est de quatre à six ans.

J’avais beaucoup entendu parler en Europe, j’avais lu beaucoup de descriptions de la beauté et de la richesse de la nature au Brésil, de son ciel toujours pur et riant, des charmes merveilleux de son printemps continuel.

Il est vrai que la végétation est peut-être plus riche et plus abondante ici qu’en aucun pays du monde, et que, quand on veut voir la nature dans toute sa fécondité et dans une activité constante, c’est au Brésil qu’il faut aller. Cependant que l’on se garde de croire que tout soit beau, et qu’il n’y ait rien qui puisse affaiblir les premières impressions.

On regarde d’abord avec joie cette verdure continuelle, cette parure constante du printemps, mais on finit par convenir qu’avec le temps tout cela perd de son charme. On désirerait un peu d’hiver : le réveil de la nature, la floraison nouvelle des plantes, le retour des parfums embaumés du printemps font d’autant plus de plaisir qu’on en a été privé quelques mois.

Je trouvai l’air et le climat extrêmement lourds et désagréables, et la chaleur accablante, quoiqu’à cette époque de l’année elle ne dépassât guère 24 degrés à l’ombre. Dans les grandes chaleurs, de la fin de décembre au mois de mai, le thermomètre à l’ombre marque plus de 30 degrés et au soleil plus de 40. Je supportais bien plus facilement en Égypte une chaleur plus forte : ce qu’il faut peut-être