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Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/61

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pas accompagnées de cérémonies religieuses. Elles avaient pour acteurs les soldats eux-mêmes, parmi lesquels on avait choisi les plus beaux, les plus adroits et les plus exercés à la danse et aux évolutions. La plus splendide de ces fêtes eut lieu dans la caserne Lua Barbone. Dans la grande cour on avait établi une galerie demi-circulaire disposée avec beaucoup de goût, au milieu de laquelle s’élevait un petit temple avec les bustes de l’empereur et de l’impératrice. La galerie était destinée aux dames élégantes de la haute société, qui arrivèrent parées comme pour le bal le plus brillant : à l’entrée de la cour elles furent reçues par les officiers et conduites à leurs places. Devant la galerie s’étendait la scène, des deux côtés de laquelle on avait placé plusieurs rangées de bancs pour les dames d’un rang moins élevé : derrière les bancs se tenaient les messieurs.

À huit heures, l’orchestre commença à se faire entendre, et, peu après, on donna le signal de la représentation. Les soldats parurent sous divers costumes, en Écossais en Polonais, en Espagnols, etc. ; il ne manquait pas non plus de danseuses figurées naturellement aussi par de simples soldats. Ce qui m’étonna le plus, ce fut que le costume et les manières de ces prétendues danseuses étaient d’une extrême décence. Je m’étais préparée au moins à quelques excentricités, et je ne m’attendais pas en tout cas à un spectacle fort agréable. Je fus véritablement surprise de la correction de la danse et des évolutions, comme de l’ensemble parfait avec lequel toute la représentation fut conduite.

La dernière fête à laquelle j’assistai eut lieu le 2 décembre, jour anniversaire de la naissance de l’empereur. Après la grand’messe, les dignitaires vinrent de nouveau faire leur cour, et il y eut un baisement de mains général. Ensuite l’empereur et l’impératrice se mirent à une fenêtre du palais, et la troupe défila devant eux, musique en