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Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/79

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marchandises, et le second aux âniers, que nous vîmes agréablement campés et préparant leur repas du soir autour d’un feu qui pétillait gaiement. Quelque agrément que nous offrît cette sorte de gîte, de nuit, nous préférâmes aller à l’hôtel de l’Étoile, où les chambres et les lits bien propres, et les mets parfaitement assaisonnés, nous plurent encore davantage.

27 septembre. De Porto d’Estrella à Pétropolis il y a encore sept léguas. Ordinairement on fait ce trajet sur des mulets que l’on paye 4 milreis par tête. Mais à Rio-de-Janeiro on nous avait dépeint ce chemin comme une belle promenade à travers de magnifiques forêts, très-fréquentée, très-sûre, formant la principale route de jonction avec Minas Gueras ; nous nous décidâmes donc à faire la route à pied, d’autant plus que le comte désirait herboriser, et moi ramasser des insectes. Les deux premières leguas traversaient une large vallée, couverte en grande partie de buissons épais et de jeunes bois, et entourée de hautes montagnes. Les ananas sauvages se présentaient assez bien sur le bord du sentier ; ils n’étaient pas encore tout à fait mûrs et brillaient d’une couleur rosée ; malheureusement ils sont loin d’être aussi savoureux au goût qu’ils sont beaux à la vue, et on ne les cueille que rarement. Ce qui me fit beaucoup de plaisir, ce furent les colibris ; j’en vis plusieurs de la plus petite espèce. On ne peut véritablement rien imaginer de plus délicat et de plus gracieux que ce petit oiseau. Il va chercher sa nourriture dans le calice des fleurs, et tourne autour d’elles en voltigeant comme le papillon, avec lequel on peut facilement le confondre dans son vol rapide. Rarement on le voit se poser sur les branches.

Après avoir traversé la vallée, nous arrivâmes à la serra (c’est le nom que les Brésiliens donnent au sommet de toutes les montagnes qu’il faut franchir ; celle que nous avions devant nous a 900 mètres de haut). Une large