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Page:Pfeiffer - Voyage d une femme autour du monde, trad. de Suckau, Hachette, 1859.djvu/99

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rement aux murs ; le linge seul se met dans des coffres de laiton pour le garantir contre les piqûres des fourmis et des barates.

Les enfants, même ceux des gens riches, courent souvent dans la campagne sans souliers et sans bas. Avant de les coucher, on examine s’il ne s’est pas logé de tiques dans leurs petits pieds, et, s’il s’en trouve, les plus âgés des enfants noirs les leur retirent au moyen d’une épingle.

9 octobre. De grand matin, je pris congé de mes aimables hôtes ; l’excellente hôtesse me donna à emporter un poulet rôti, de la farine de manioc et du fromage, et ainsi bien munie de provisions, je continuai mon voyage.

La station voisine, Aldea do Pedro, située sur les bords du Parahyby, était éloignée de 4 leguas. On passe par de superbes forêts, et à moitié route on arrive au fleuve Parahyby, un des plus grands du Brésil, qui se distingue en outre par l’aspect tout à fait original de son lit. Il est parsemé d’écueils et de rochers innombrables, qui ressortaient alors d’autant mieux que l’eau était très-basse ; partout on voyait s’élever de petites îles couvertes d’arbrisseaux ou de buissons qui lui donnaient un charme magique. Par les temps de pluie, la plupart des rochers et des écueils sont couverts d’eau, et le fleuve lui-même paraît alors plus grand et plus majestueux ; mais il n’est navigable que pour les bateaux et pour les petits radeaux.

Quand on suit les bords du fleuve, le paysage change ; sur le devant, les hauteurs se transforment en monticules, en coteaux, les montagnes reculent, et, plus on approche d’Aldea do Pedro, plus la vallée s’élargit et s’étend. Ce n’est que dans le fond que s’élèvent de nouveau de belles montagnes, parmi lesquelles on en voit une isolée, assez haute et un peu nue. Ce fut celle-là que m’indiqua mon guide ; il fallait la franchir, disait-il, pour pénétrer chez les pouris, qui habitaient de l’autre côté.